Par Owen Charters
Récemment, nous avons partagé avec notre personnel des guides qui traitent de l’utilisation d’un vocabulaire plus approprié et plus inclusif pour parler de différents groupes de personnes, dans diverses situations—A Progressive’s Style Guide (American), Style Guide for Reporting on Indigenous People de JHR, Two Spirits, One Voice d’Egale, How you can be inclusive to Two Spirits and LGBTQ Indigenous folks de CCGSD, et Why we decided to capitalize Black, Aboriginal and Indigenous de TVO.
Le vocabulaire évolue sans cesse et, malgré qu’il semble régresser à certains endroits (l’utilisation d’emojis, peut-être? Ou Trump sur Twitter?), c’est généralement quelque chose de progressiste.
Comme Repaires jeunesse du Canada est un fournisseur de services sociaux et qu’on se doit d’être en phase avec les populations et les causes que nous servons et que nous appuyons, nous devons être attentifs au vocabulaire que nous utilisons. Nous devons être progressistes. Nous voulons nous assurer que nous respectons les meilleures pratiques et que nous représentons de manière adéquate les populations avec lesquelles nous travaillons et les problématiques que nous abordons.
Dans le passé, alors que je travaillais avec des enfants en situation de handicap, nous avons été formés pour utiliser un vocabulaire valorisant. Une phrase particulièrement frustrante qui apparaît souvent dans les médias est « Elle était confinée à son fauteuil roulant. » Les gens en chaise roulante ne sont pas confinés. C’est plutôt le contraire; le fauteuil roulant leur offre la mobilité et une plus grande indépendance—ça n’a rien à voir avec le confinement. Les gens en situation de handicap ne veulent pas être perçus comme des handicapés—ce sont d’abord et avant tout des humains, le handicap ne vient pas en premier. C’est pourquoi le terme « personne en situation de handicap » est nettement plus approprié. Il arrive aussi que certains préfèrent se définir comme personne « handicapable »—ce n’est pas parce qu’une personne a une incapacité qu’elle n’a aucune capacité. Nous avons TOUS des incapacités et des capacités. Je porte des lunettes et je ne peux voir sans elles. Certaines personnes sont asthmatiques et ne peuvent faire certaines activités physiques sans leur pompe. Alors pourquoi différencions-nous ceux qui sont « clairement » handicapés de ceux pour qui c’est plus subtile?
C’est la raison pour laquelle ces guides sont si importants.
Le vocabulaire est crucial, et il devrait être valorisant plutôt que rabaissant. C’est facile de se laisser avoir par cette mauvaise habitude; les médecins sont reconnus pour ça: « As-tu réussi à voir le diabétique dans la salle 1? Je viens juste de parler avec l’amputé dans la salle 2. » Ce vocabulaire fait complètement abstraction de la personne et porte atteinte à l’intégrité des individus que sont les patients—des personnes à part entière qui ont des besoins et qui, pour la plupart, vivent très bien avec leur condition.
Comme l’une de nos valeurs fondamentales est « Respect: Nous veillons à ce que tous s’expriment, soient valorisés et reçoivent un traitement équitable », nous devons nous assurer d’utiliser un langage qui témoigne de ce respect.