Par Owen Charters
Mes collègues m’ont probablement entendu dire plus d’une fois que « si vous avez vu un Repaire jeunesse, vous n’en avez vu qu’un. » Il n’y a rien de plus vrai quand on constate à quel point les programmes, les services et les infrastructures de chaque Repaire jeunesse (RJ) sont uniques.
Les réalités et les implications qui découlent de cette affirmation créent des défis intéressants et nous offrent des avantages uniques, surtout en termes de stratégie opérationnelle et de marketing.
Nos Repaires jeunesse sont tous différents les uns des autres. Certains ont une piscine, d’autres, un mur d’escalade, et certains, rien de tout ça. Il arrive que des Repaires jeunesse soient inquiets que nos images promotionnelles sur lesquelles un enfant nage ou grimpe les représentent mal. Les RJ dont la population est diversifiée aimeraient que cet aspect soit reflété dans notre matériel promotionnel, tandis que ceux situés dans des communautés ou la population est très homogène sentent que ces images ne les représentent pas.
Nous sommes au service de tous les jeunes—en particulier ceux qui ont le plus besoin de nous. Qu’est-ce que ça signifie? Ça signifie que nous servons les jeunes qui vivent en situation de pauvreté, mais aussi les jeunes de la classe moyenne et ceux provenant de milieux mieux nantis. Ça veut également dire que nous servons les jeunes de toutes les communautés, de toutes les ethnies. Nous sommes à même de constater les effets de l’exclusion sociale, mais nous croyons fortement en l’intégration.
Et nos Repaires jeunesse accueillent des jeunes de différents groupes d’âge. Notre clientèle principale, ce sont les jeunes d’âge scolaire, c’est-à-dire 6 à 18 ans. Mais plusieurs de nos RJ proposent des services de garderie ou des cours prénataux. D’autres offrent des programmes pour les parents. Dans certains cas, de jeunes adultes début vingtaine bénéficient de nos services. Centres récréatifs, camps, refuges pour les jeunes sans-abri. Écoles alternatives. Désintox. Thérapie. Banques alimentaires. Programmes de déjeuners.
C’est ça qui est magnifique—ça démontre que nos Repaires jeunesse adaptent leurs services aux besoins spécifiques de leurs communautés. Mais ça amène son lot de défis. Un des principes clés d’une stratégie, c’est le « focus », mais ce n’est pas facile de donner un focus à une fédération qui fait de tout. Un des principes fondamentaux de l’image de marque, c’est « simplifier », mais aussitôt qu’on simplifie, on devient trop réducteurs et on ne représente pas tout ce que font nos Repaires jeunesse.
Notre point commun, ce sont les résultats que nous visons—de meilleures opportunités pour les jeunes, des adultes résilients, etc. C’est une perspective utile, qui comporte aussi son lot d’inconvénients. Les gens veulent connaître notre histoire de façon rapide et simple. Expliquer les résultats de notre travail peut s’avérer fastidieux—ça n’évoque pas le travail que nous faisons sur une base quotidienne. Imaginez, dans un 5 à 7, répondre à la question « Que faites-vous? » par: « Je permets aux jeunes d’atteindre des résultats fantastiques. » C’est une réponse plutôt créative, et cela piquera assurément la curiosité de votre interlocuteur. Mais il ne saura toujours pas ce que vous faites chaque jour. Nous avons besoin des deux réponses: les résultats, mais également la façon d’y parvenir.
D’un autre côté, c’est aussi ça, la beauté de notre travail—on compose avec le chaos, pour ainsi dire. Et en bout de ligne, nous aidons les jeunes à être mieux outillés, plus forts et plus résilients, afin que le chemin vers la vie d’adulte soit plus facile, plus doux que si nous n’avions pas été là pour eux.